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Distinction SS3/SS4, les principales étapes

  1. Le code de la santé publique ne prévoit pas d’obligation de traitement de l’amiante hormis pour les produits de la liste A, c’est à dire les flocages, calorifugeages et faux-plafonds lorsqu’ils sont dégradés (article R. 1334-20 du code de santé publique). En dehors de ces cas, le traitement de l’amiante peut également résulter d’une décision volontaire du donneur d’ordre.
    Le traitement de l’amiante est une opération qui conduit au final à la gestion de l’amiante, que ce soit par encapsulage étanche, par stockage dans une installation adaptée ou par vitrification.
  2. Le décret du 4 mai 2012 ne s’applique pas :
    • aux situations d’exposition passive ; Dans ce cas, la réglementation risque chimique ne trouve pas à s’appliquer non plus (cf. circulaire DRT n° 12 du 24 mai 2006). Néanmoins, l’employeur doit prendre en compte ces situations d’exposition au titre de la mise en œuvre des principes généraux de prévention.
    • aux intervenants du chantier, tels que les agents de contrôle, qui n’ont pas une action susceptible d’entrainer un contact avec les matériaux (cf. fiche DGT n° 2009-02) ; La réglementation CMR est en revanche applicable à ces intervenants.
    • aux situations « de recouvrement par un nouveau matériau » d’un matériau contenant de l’amiante (MCA) dès lors que ce dernier n’est pas directement accessible et que le mode opératoire permet d’éviter tout contact avec celui-ci (ex : pose d’une cloison devant une faïence collée avec de la colle amiantée sans action sur celle-ci).
  3. Il s’agit principalement des réparations et des opérations d’entretien courant sur les bâtiments (maintenance). Dans ce cas, il n’y a pas enlèvement de l’amiante et l’intervention sur le MCA est limitée à la réparation. La notion de caractère limité dans le temps et dans l’espace ne doit pas être prise en compte.
    Exemple : perçage d’une cloison recouverte de peinture amiantée pour remplacement d’un radiateur, réparation d’un tronçon de vide-ordures en amiante-ciment qui fuit…
    La notion d’intervention a proximité d’un MCA vise uniquement les matériaux émissifs par contact direct, vibration ou du fait de leur dégradation (ex : passage de câbles électriques au-dessus d’un faux plafond amianté).
  4. Les travaux relevant de la sous-section 3 sont des travaux qui permettent de traiter l’amiante ou le MCA, c’est à dire de gérer l’amiante, au sens où l’entend le code de la santé publique, que ce soit par stockage dans une installation adaptée, par vitrification ou par recouvrement total et étanche. La notion de retrait doit être interprétée, non au sens physique ou littéral du terme mais au sens juridique de l’action de traitement du matériau, de sa gestion jusqu’à son élimination finale. Cf. note du DGT du 24 novembre 2014
    Le retrait préalable au stockage ou à la vitrification peut être réalisé sur place ou bien, si c’est techniquement possible et dans un objectif de protection des travailleurs et de l’environnement, dans une installation fixe de désamiantage. Dans ce cas, l’opération peut être scindée en deux sur le plan contractuel : une opération intermédiaire de déconstruction réalisée sur le chantier qui relève de la sous-section 4, une opération principale de traitement final par enlèvement de l’amiante dans l’installation fixe qui relève de la sous-section 3.
    Exemple : retrait de fenêtres avec joints amiantés (SS4) et traitement des joints en installation fixe (SS3). S’il n’y a pas enlèvement des joints amiantés et que les fenêtres sont évacuées dans leur entièreté dans une installation de stockage, il s’agit bien d’une opération de traitement de l’amiante au sens du code de la santé publique qui relève de la SS3 au sens du code du travail.
  5. Il peut s’agir d’opérations de démolition mais aussi de déconstruction de chaussées par exemple pour retirer les enrobés routiers. Le terme déconstruction est appliqué aux opérations d’enlèvement des couches de chaussée par des techniques autres que le rabotage, au moyen d’engins d’extraction tels que pelles hydrauliques, chargeuses-pelleteuses, chargeuses. Il ne faut pas confondre cette notion propre aux opérations sur enrobés routiers avec celle de déconstruction des MCA en vue d’un traitement final dans une installation fixe de désamiantage.
  6. Il s’agit d’une intervention (SS4) associée à une opération de retrait de MCA (SS3) pouvant engendrer l’émission de fibres d’amiante notamment par dégradation du MCA comme par exemple la destruction d’une cloison avant l’enlèvement de dalles de sol amiantées ou le retrait par désassemblage sur un élément bâti d’une structure complète de menuiserie (dormant et ouvrant) comportant des joints amiantés emprisonnés dans les éléments de la menuiserie, préalablement à leur enlèvement en installation fixe de désamiantage.
  7. Il s’agit des interventions qui consistent en l’enlèvement partiel de MCA pour faire des réparations, de l’entretien courant ou un remplacement d’équipement ou matériau non amianté. Dans ce cas, il faut savoir si l’opération est faite au cas par cas au changement de locataire par exemple ou si elle s’inscrit dans la réhabilitation globale d’un immeuble.
    Exemple :
  • enlèvements de quelques carreaux de faïence sur colle amiantée lors de la dépose d’une baignoire, de toile de verre fixée sur un support amianté, dépose d’un sanitaire fixé sur des dalles vinyle amiante, etc., de tous les logements d’un immeuble en même temps (SS3) ou au fil du temps chaque fois qu’un locataire quitte un logement (SS4),
  • un bailleur social souhaite changer quelques gouttières en zinc en mauvais état de 8 pavillons individuels dont la couverture est en ardoise amiantée. L’intervention de remplacement des gouttières oblige l’enlèvement de la dernière rangée d’ardoises. Il ne s’agit pas d’une réhabilitation globale des 8 pavillons concernés mais d’une intervention consistant à enlever partiellement des MCA et relevant de la réparation et de l’entretien courant : SS4.
  • La limitation dans le temps et dans l’espace peut difficilement être prédéterminée sur la base de critères précis et appelle généralement une appréciation au cas par cas d’autant plus qu’il faut y adjoindre le plus souvent une notion de proportionnalité qui ne peut pas elle non plus être prédéterminée.
    Cf. note du DGT du 14 novembre 2014 : « Dans ce contexte, si la notion de proportionnalité n’est pas à écarter car de fait sous-jacente des raisonnements fondant le classement de l’opération entre la SS3 […] et la SS4 […], il n’est pas possible d’en prédéfinir une valeur réglementaire, les circonstances d’espèce devant être examinées par le donneur d’ordre à la lumière des critères définis dans les logigrammes […]. »
    Exemple : retirer 6 plaques en amiante-ciment sur toiture pour pose d’un lanterneau ou retirer 6 plaques en amiante-ciment qui constituent l’intégralité de la couverture d’un appentis.
    Attention : l’opération peut relever de la SS4 si le traitement de l’amiante est réalisé dans une installation fixe (cf. point).
    Autres exemples :

Enrobés routiers : principalement 3 types d’opérations sur MCA :

  • Déconstruction de chaussées par des techniques autres que le rabotage au moyen d’engins d’extraction tels que pelles hydrauliques, chargeuses-pelleteuses chargeuses. : SS3 ;
  • Rabotage de chaussées : SS3 ;
  • Interventions « ponctuelles » sur les revêtements routiers (ouverture de tranchée par exemple, sciage d’enrobés,..) : SS4

Canalisations en amiante-ciment :

  • Réfection complète d’un tronçon de réseau (une rue, une commune,…) : enlèvement du réseau amiante-ciment et repose d’un nouveau réseau + repiquage des branchements individuels sur ce nouveau réseau : SS3 ;
  • Réfection complète d’un tronçon de réseau (une rue, une commune,…) : le réseau AC reste en place et un nouveau réseau est posé en parallèle + repiquage des branchements individuels sur ce nouveau réseau : 1ère phase : CMR et 2e phase repiquage : SS4 ;
  • Interventions d’urgence nécessitant un renouvellement de certains tronçons de conduites, de gaines de vide-ordures ou une réfection de branchements (suite à fuite par exemple, travaux sur collier de fixation etc) : SS4

Opérations de réhabilitation de logements sociaux :

  • Réparation ponctuelle de décollement de dalles sur colle amiantée (1 à 5 dalles par appartement) : SS3 ou SS4 selon la proportion : si réfection d’un seul appartement : SS4, si réfection d’un immeuble entier : SS3, si réfection d’un immeuble entier au changement de locataire : SS4 ;
  • Dépose ou casse d’un rang de faïence lors de la dépose d’une baignoire : si travaux au changement de locataire : SS4 ; si enlèvement dans le cadre d’une réhabilitation : SS3 ;
  • Découpe joint sanitaire lors de la dépose ancien bac à douche : si travaux au changement de locataire : SS4 ; si enlèvement dans le cadre d’une réhabilitation : SS3 ;
  • Dépose d’anciennes canalisations (ex : colonnes montantes traversées de dalles) : si travaux au changement de locataire : SS4 ; si enlèvement dans le cadre d’une réhabilitation : SS3 ;
  • Dépose ou casse de plinthes faïence sur colle : si remplacement complet SS3.

Mode opératoire pour les travaux de plus de 5 jours :

Le mode opératoire visé à l’article R. 4412-148 est un document de mise en œuvre et d’adaptation de l’EVR initiale (via le mode opératoire générique) à des interventions sur MCA qui, tout en conservant individuellement leur caractère limité dans le temps et dans l’espace, font partie intégrante de travaux plus étendus ne concernant pas l’amiante qui s’étalent sur plus de 5 jours. Chaque intervention prise isolément a un caractère ponctuel et limité dans le temps et dans l’espace (perçage de flocage par un électricien pour poser des interrupteurs par exemple, ou bien changement de joints amiantés dans le cadre d’une action de maintenance sur une chaufferie urbaine) mais les travaux dans lesquels s’intègrent ces interventions sur MCA s’échelonnent sur plus de 5 jours.

9. L’encapsulage (appelé confinement dans le code de santé publique) est prévu par le code de la santé publique pour les produits de la liste A (flocages, calorifugeages et faux-plafonds), lorsqu’ils sont dégradés. Pour être considérées comme encapsulage de MCA, les techniques doivent répondre aux 3 conditions suivantes : étanchéité, durabilité et solidité.
Ce sera le cas d’une chape béton, de certaines résines mais pas :
– d’une moquette ou d’un linoléum collé par scotch double face sur des dalles vinyle ;
– de l’encoffrement d’un tuyau amiante-ciment par des plaques de placoplâtre percées d’une bouche d’aération.

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